« Je veux rouler à vélo! » : Le cyclisme dans le Corps expéditionnaire canadien durant la Première Guerre mondiale

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Par Dylan Roy

« Enfourche ton vélo et vas-y! »

Ces mots, ma mère me les répétait souvent dans ma jeunesse lorsque je lui demandais de me conduire quelque part. Avec le recul, même si je lui en voulais parfois de m’obliger à rester actif (enfant un peu paresseux que j’étais), je suis reconnaissant d’avoir sillonné toutes ces rues à vélo pendant mon adolescence. En plus de m’offrir une bonne dose d’exercice, le vélo m’apportait une certaine autonomie et me permettait de tisser des liens sociaux dont j’avais grandement besoin.

À bien y penser, le vélo est un phénomène humain quasi universel. J’ai été surpris d’apprendre que même l’Armée canadienne y avait recours. Je n’avais jamais réfléchi aux raisons qui pouvaient en justifier l’usage. Le vélo me semblait être une activité trop éloignée de la réalité militaire, une activité réservée aux civils. Pourtant, l’Armée canadienne a intégré l’usage du vélo dans ses rangs pendant une grande partie de son histoire.

Les bicyclettes ont en effet joué un rôle central dans l’accomplissement des missions de certaines unités militaires. Cette série mettra en lumière les fonctions de ces unités cyclistes. Le premier volet portera spécifiquement sur les divisions ayant servi pendant la Première Guerre mondiale. Alors enfilez votre casque et pédalez vers les paragraphes qui suivent pour découvrir l’histoire des courageux cyclistes qui ont servi notre armée pendant la Grande Guerre.

Photographie panoramique montrant des dizaines de soldats au garde-à-vous à côté de leur vélo.

Photographie panoramique du 2e Bataillon de cyclistes du Corps canadien, Force expéditionnaire canadienne. (e010932293)

Commençons par souligner que Bibliothèque et Archives Canada (BAC) propose de nombreuses ressources sur les divisions, compagnies et corps de cyclistes ayant servi durant la Première Guerre mondiale. L’une des plus précieuses est le Guide des sources pour les unités du Corps expéditionnaire canadien : Cyclistes. Ce guide est une mine d’informations pour les chercheurs sur de nombreux aspects de ces unités cyclistes. Il faut toutefois faire preuve de vigilance, car certaines des références archivistiques de ce guide comportent des erreurs de transcription. Malgré cela, ces outils restent d’une grande valeur pour la recherche.

Outre les ressources de BAC, l’Histoire officielle de l’Armée canadienne dans la Grande Guerre 1914-1919, Tome 1, Partie 1 constitue une source précieuse d’informations sur les unités cyclistes.

Cela dit, à quoi ressemblaient les missions des unités cyclistes durant la guerre? L’Encyclopédie canadienne résume leur rôle comme suit : « Pendant la Première Guerre mondiale, on encourage les jeunes hommes adeptes de la bicyclette à devenir membre du Canadian Corps Cyclists’ Battalion. Plus de 1000 hommes le font. Leurs tâches vont de la livraison des messages, de la lecture des cartes aux activités de reconnaissance et au véritable combat. »

Grâce à leur équipement particulier, les unités cyclistes bénéficiaient d’une mobilité supérieure à celle des unités d’infanterie, ce qui les classait parmi les troupes « montées », au même titre que le Canadian Light Horse Regiment (avec l’avantage que les freins étaient plus faciles à vérifier, comme dirait Lambert Jeffries). Vous pouvez d’ailleurs constater leur position hiérarchique dans l’Organigramme du Corps expéditionnaire canadien (CEC) de 1918 ci-dessous :

Deux captures d’écran d’un schéma représentant l’organisation de la Force expéditionnaire canadienne en 1918. La première illustre la hiérarchie de la Force expéditionnaire canadienne en détaillant les différentes chaînes de commandement. La seconde, tirée du même schéma, met en évidence la position hiérarchique du Bataillon de cyclistes du Corps canadien.

Deux images représentant un organigramme de la Force expéditionnaire canadienne en 1918. La première capture d’écran montre le schéma complet, alors que la seconde met en évidence la position du Bataillon de cyclistes du Corps canadien. (Organigramme du Corps expéditionnaire canadien de 1918)

Bien que les unités cyclistes aient joué un rôle actif pendant la guerre, elles ont d’abord dû suivre un entraînement rigoureux. BAC propose sur sa chaîne YouTube plusieurs vidéos sur l’Armée canadienne, dont une montrant une journée typique pour les membres des unités cyclistes en 1916. Ce film, un bien patrimonial de BAC, est offert en anglais seulement.

La vidéo montre l’importance de nombreux aspects, allant des tâches plus ordinaires de la vie militaire, comme la lessive, aux éléments cruciaux de la formation, tels que les exercices, la signalisation et la reconnaissance.

Quatre scènes du film The Divisional Cyclists : A Glimpse of a Day’s Training (1916). En haut à gauche, des hommes effectuent des exercices de signalisation synchronisés avec des drapeaux. En haut à droite, des soldats exécutent des exercices aérobiques légers. En bas à gauche, des soldats pédalent de manière coordonnée, côte à côte. En bas à droite, deux hommes participent à un exercice de reconnaissance à vélo en forêt.

Quatre scènes tirées de la vidéo The Divisional Cyclists : A Glimpse of a Day’s Training (1916) illustrant des exercices de signalisation, des entraînements et des initiatives de reconnaissance. (ISN 285582)

Une fois leur formation achevée, les unités cyclistes prenaient directement part aux efforts de guerre. Ces infatigables hommes à vélo avaient l’expérience du combat, participant à certaines des batailles les plus marquantes de la Première Guerre mondiale, telles qu’Ypres et Vimy. L’extrait suivant, tiré du journal de guerre de la 1re Compagnie divisionnaire canadienne de cyclistes, décrit les terribles événements de la bataille d’Ypres et le rôle de la division le 22 avril 1915, près d’Elverdinghe :

À 16 h 30, un bombardement intense a débuté sur le front, immédiatement à l’est de notre position. Toute la ligne semblait enveloppée d’un nuage de fumée verdâtre. À 18 h 30, on a signalé l’arrivée de nombreux soldats des troupes sud-africaines, déroutés, venant des tranchées de première ligne. Tous au bord de l’effondrement, ils se plaignaient d’un nouveau gaz mortel transporté par un léger vent du nord-est depuis les tranchées ennemies. On a donné l’ordre à la D.M.T. de se tenir prête.

À 19 h 15, des instructions en provenance du quartier général de la division ont été reçues, ordonnant un déplacement immédiat au Château des trois tours. Les cyclistes ont été positionnés en attente sur l’avenue menant à la route Elverdinghe – Ypres. La communication étant interrompue avec les différentes unités d’infanterie et d’artillerie, le quartier général de la division a demandé par moments aux cyclistes d’agir comme messagers auprès des quartiers généraux des différentes brigades. À 22 h 10, le lieutenant Chadwick et le 1er peloton ont été envoyés en patrouille profonde sur le front immédiat, au-delà du canal. Le caporal Wingfield et sa section ont été dépêchés pour une patrouille profonde derrière les lignes de tranchées sur notre flanc gauche. [traduction]

Capture d’écran du journal de guerre présenté ci-dessus.

Capture d’écran du journal de guerre de la 1re Compagnie divisionnaire canadienne de cyclistes. (e001131804, image 53)

Cet extrait illustre le chaos de la guerre et les épreuves endurées par de nombreux soldats lors de cette journée fatidique d’avril 1915. Il évoque également certains des aspects les plus marquants de la Première Guerre mondiale, notamment l’utilisation de gaz, décrits comme des nuages de fumée verdâtre. En outre, il offre un aperçu des principales missions accomplies par les cyclistes, notamment en matière de communications, de transport de messages et de patrouilles de reconnaissance.

Durant la guerre, les divisions cyclistes ont pris de l’ampleur. Puis, comme mentionné précédemment, un bataillon entier, le Bataillon de cyclistes du Corps expéditionnaire canadien, a été mis sur pied. BAC consacre une sous-série entière à ce bataillon. Des détails supplémentaires expliquant sa formation et sa dissolution sont fournis dans la section Biographie/Histoire administrative. En voici un extrait :

« Le Bataillon de cyclistes du Corps d’armée canadien [Canadian Corps Cyclist Battalion] a été constitué à Abeele en mai 1916 sous le commandement du major A. McMillan et a été formé en fusionnant la 1re, la 2e et la 3e compagnies de cyclistes de la Division canadienne. Le bataillon a été démobilisé à Toronto en avril 1919 et a été démantelé en vertu de l’ordonnance générale 208 du 15 novembre 1920. Au Canada, les compagnies de cyclistes faisaient appel à des recrues « disposant d’une intelligence supérieure à la moyenne et d’un bon niveau d’études » ». (n° MIKAN 190737)

En consultant les descriptions de niveau inférieur de cette sous-série, on découvre des documents relatifs au bataillon. La sous-série couvre une variété de sujets, notamment le programme d’entraînement de la compagnie de réserve des cyclistes et des témoignages de prisonniers de guerre canadiens, entre autres.

Treize officiers en uniforme ayant servi dans le Bataillon de cyclistes du Corps expéditionnaire canadien, janvier 1919. Sept hommes sont assis sur des chaises et six autres hommes se tiennent debout derrière eux.

Photographie des officiers du Bataillon de cyclistes du Corps expéditionnaire canadien, prise en janvier 1919. (PA-003928)

Les unités cyclistes canadiennes n’étaient pas en reste. Elles ont eu un impact significatif sur l’effort de guerre grâce à leurs missions en matière de reconnaissance, de communications, de signalisation et de combat actif. Il est impressionnant de penser que ces hommes, équipés de bicyclettes rudimentaires, ont parcouru les terrains hostiles de l’Europe pendant la Première Guerre mondiale pour accomplir leurs missions. Cela relativise bien mes propres plaintes lorsque je peine à gravir une colline en chemin vers le boulot, pourtant équipé d’une monture nettement plus moderne et performante. La détermination et le courage dont ont fait preuve les membres des unités cyclistes de l’Armée canadienne durant cette période sont une grande source d’inspiration.

Sources supplémentaires


Dylan Roy est archiviste de référence à la Direction générale de l’accès et des services à Bibliothèque et Archives Canada.

La dernière charge de cavalerie canadienne

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Par Ethan M. Coudenys

Près du bois de Moreuil, les mitrailleuses crachent le feu et les obus s’abattent sur le champ de bataille, enterrant les hennissements des chevaux. C’est la dernière charge de cavalerie de la Grande Guerre sur le front occidental. Les défenses ennemies étant enfoncées, le feld-maréchal Douglas Haig demande à la brigade de cavalerie canadienne (plus précisément au Lord Strathcona’s Horse) de s’introduire dans la brèche et de pénétrer plus profondément dans le territoire contrôlé par les Allemands. Cette attaque désastreuse est la dernière charge de cavalerie de l’histoire militaire canadienne.

Deux rangs de chevaux de la brigade de cavalerie canadienne chargent l’ennemi.

Sir Alfred Munnings
La charge de l’escadron de Flowerdew
MCG 19710261-0443
Collection Beaverbrook d’art militaire
Musée canadien de la guerre

L’attaque a lieu le 30 mars 1918, au milieu d’une campagne de 100 jours pendant laquelle les Alliés réalisent des avancées considérables dans le territoire contrôlé par les Allemands, sur le front occidental. C’est le début de la phase finale de la Première Guerre mondiale. Au bois de Moreuil, les généraux estiment que l’infanterie et l’artillerie ont brisé la ligne de défense allemande. Pour la première fois depuis 1914, la brigade de cavalerie canadienne se lance à l’assaut.

Entre janvier 1915 et le début de 1918, les cavaliers assument pratiquement le rôle de soldats d’infanterie. Ils travaillent dans les mêmes tranchées et adoptent les mêmes tactiques défensives et offensives. Ils doivent néanmoins transporter le matériel de cavaliers en tout temps : harnachement, provisions pour leur monture et pour eux-mêmes; munitions; etc. Pourtant, ils n’ont pas droit au même sac à dos que les troupes d’infanterie. Leur sacoche de selle peut transporter une partie du matériel lourd, mais elle ne suffit pas pour transporter la totalité de l’équipement.

Groupe de soldats à cheval.

Le Lord Strathcona’s Horse en déplacement derrière le front, en 1916 (a000119).

Après les premiers mois du conflit, la cavalerie disparaît presque du front de l’Ouest. Toutefois, les planificateurs des offensives alliées ne perdent pas confiance en elle pour autant. En Grande-Bretagne, l’état-major général de la planification (General Planning Staff) est composé en grande partie d’officiers de cavalerie, comme Douglas Haig. Cette force est donc jugée essentielle pour vaincre l’Empire allemand. Elle est cependant rarement utilisée comme une véritable troupe de cavalerie, et la dernière charge au bois de Moreuil prouve une fois pour toutes que sa valeur stratégique est extrêmement limitée dans le contexte d’une guerre moderne.

Lors de ce jour fatidique, le lieutenant Gordon Muriel Flowerdew mène deux charges contre les positions défensives allemandes avec la compagnie C du groupe de cavalerie Lord Strathcona’s Horse. Ses hommes sont accueillis par 300 soldats d’infanterie allemands retranchés. À l’aide de la terrifiante mitrailleuse lourde MG-08 et de la nouvelle mitrailleuse légère, les défenseurs fauchent la cavalerie en quelques minutes. Le seul cavalier survivant se rappelle avoir entendu le lieutenant Flowerdew crier : « It’s a charge, boys! It’s a charge! » (À l’attaque, les gars! À l’attaque!) L’escadron atteint les troupes allemandes au triple galop, sans toutefois parvenir à prendre la position.

Pour son héroïsme, Flowerdew reçoit à titre posthume la Croix de Victoria, la plus haute récompense du Commonwealth britannique pour un acte de bravoure. Son histoire connaît cependant une triste fin puisqu’un seul homme de son escadron échappe à la mort.

De nos jours, un petit monument installé au bois de Moreuil commémore le sacrifice consenti par la compagnie C du Lord Strathcona’s Horse. Les restes des cavaliers canadiens, de leurs montures et de soldats allemands jonchent le champ de bataille. C’est la dernière charge de la brigade de cavalerie canadienne. Après la Deuxième Guerre mondiale, celle-ci se transforme en grande partie en corps blindé et motorisé. Quelques cavaliers se voient attribuer des rôles protocolaires au sein de l’Armée royale canadienne.

Malheureusement, aucun photographe n’a pu immortaliser cette dernière charge. Par contre, un célèbre peintre britannique, sir Alfred Munnings, a peint dans les années 1920 un tableau à l’huile qui est aujourd’hui conservé au Musée canadien de la guerre.

Autres ressources


Ethan M. Coudenys est conseiller en généalogie à Bibliothèque et Archives Canada.

Le conditionnement physique au sein du Corps expéditionnaire canadien pendant la Première Guerre mondiale

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Par Dylan Roy

Nous sommes en 1914. Le monde est en guerre, et nous avons besoin de jeunes recrues comme vous pour défendre la liberté et la Couronne! Êtes-vous assez en forme pour vous joindre au Corps expéditionnaire canadien (CEC)?

Avant de combattre, vous devez vous préparer aux rigueurs du champ de bataille! Ce n’est pas une tâche à prendre à la légère. Pourrez-vous relever le défi?

Pour vous mettre en forme, vous devrez vous entraîner régulièrement. Toutefois, comme le mentionne le document Special tables : Physical training, certains exercices mal exécutés peuvent être nuisibles. Pour renforcer et stimuler toutes les parties du corps, il est nécessaire de s’entraîner correctement et d’adopter les bonnes postures.

Voici les exercices à effectuer pour vous amener au niveau nécessaire.

Il faut d’abord apprendre à rester au garde-à-vous, même si ça peut sembler évident. Évitez d’être trop détendu ou de vous projeter vers l’avant. Restez droit comme un chêne et gardez les pieds rapprochés. Une fois que vous maîtriserez le garde-à-vous, vous serez en voie de devenir un soldat discipliné. Voyez l’image ci-dessous :

Guide montrant deux hommes de profil dans une position de garde-à-vous incorrecte, ainsi que deux hommes, un de profil et un de face, dans la bonne position.

Guide pour rester au garde-à-vous (MIKAN 3831498).

Tout soldat digne de ce nom est en mesure de bien marcher. Il ne s’agit pas de déambuler n’importe comment; le soldat doit adopter une démarche bien précise. L’image ci-dessous décrit les principes pour bien marcher et sauter au sein du CEC :

Dessin d’un homme en marche au pas ralenti, d’un second en marche au pas cadencé et d’un troisième qui saute sur place.

Guide pour marcher et sauter correctement, selon les principes du CEC (MIKAN 3831498).

Maintenant que les bases sont en place, nous allons faire de vous de véritables soldats, capables de surmonter les obstacles qui vous attendent sur le Vieux Continent. Vous devrez accomplir de nombreux exercices pour acquérir la force, l’agilité et la souplesse nécessaires.

« Sur les mains » est un exercice pour se relever quand on est couché sur le ventre. Sur le champ de bataille, il est souvent nécessaire de se mettre à couvert et de se relever. Cette aptitude peut faire toute la différence entre la vie et la mort.

L’élévation des jambes fait travailler les muscles centraux, le haut du corps et les jambes. Tous ces muscles se coordonnent pour faciliter le mouvement du corps entier. Un bon soldat est capable de se contorsionner et de maîtriser son corps pour effectuer des actions simples ou complexes.

Il existe plusieurs exercices de soulèvement des jambes : soulever une jambe de côté en prenant appui sur une seule main; pousser la jambe vers le haut en s’appuyant sur les deux mains, le visage tourné vers le sol; et soulever une jambe, en position sur le dos. N’oubliez pas que le tronc relie les bras et les jambes. Il doit être à la fois fort et souple!

L’image suivante donne des exemples de mouvements à accomplir avec les mains sur le sol et d’exercices de soulèvement des jambes. Il y a aussi un étirement du tronc vers l’arrière pour gagner en souplesse. Tous ces exercices vous aideront à vous protéger, vous et vos camarades, sur le champ de bataille!

Dessins de cinq exercices : 1) les mains au sol, en position pour faire une pompe; 2) soulèvement de la jambe droite de côté pendant que seuls la main gauche et le côté du pied gauche sont appuyés au sol; 3) soulèvement de la jambe droite en position pour faire une pompe; 4) en position debout, mouvement de la tête et du cou vers l’arrière, la poitrine projetée vers l’avant; 5) soulèvement d’une jambe en position sur le dos, les deux bras étirés vers l’arrière.

Exercices de soulèvement des jambes et d’étirement du tronc vers l’arrière (MIKAN 3831498).

La rapidité et l’agilité des soldats sont une grande force du CEC. Solidifier vos jambes vous aidera à gagner en vitesse. Pour fortifier le bas du corps, il faut le faire travailler! Des exercices comme le soulèvement des talons et la flexion des genoux sollicitent les multiples muscles des jambes nécessaires pour courir, sprinter, marcher, sauter, plonger, se pencher ou changer de direction rapidement, ou se jeter au sol. Entraînez ces muscles pour fortifier l’ensemble du corps! Voici deux exercices essentiels :

Trois images montrant chacune deux pieds dont les talons sont joints, avec les bouts des pieds qui s’éloignent graduellement pour former un V. Un dessin d’un homme montre le soulèvement des talons, et un autre, la flexion des jambes.

Guide pour renforcer les jambes (MIKAN 3831498).

Les bras ne sont pas à négliger non plus. Nous avons besoin de soldats forts, capables de soulever des charges et de supporter les rigueurs du combat. Les exercices de traction comptent parmi les plus efficaces pour développer les membres supérieurs. Comme l’explique notre manuel de conditionnement physique, ces exercices consistent à se suspendre par les mains à un objet quelconque en s’appuyant légèrement sur les pieds, ou sans appui du tout. L’image ci-dessous donne quelques exemples.

Huit dessins montrant un homme effectuant correctement une traction. Un neuvième dessin montre une traction incorrecte.

Guide pour améliorer la force des bras grâce à des exercices de traction (MIKAN 3831502).

En résumé, nous avons besoin de soldats capables d’affronter les rigueurs du combat, mais aussi de les surmonter. Pour y arriver, la discipline, l’obéissance et le respect d’une structure rigide sont essentiels. Avez-vous ce qu’il faut pour vous joindre au CEC?


Dylan Roy est archiviste de référence à la Direction générale de l’accès et des services à Bibliothèque et Archives Canada.

Soldats autochtones de la Première Guerre mondiale : à la recherche d’anciens combattants oubliés

À la gauche de l’image, Tatânga Mânî (le chef Walking Buffalo, aussi appelé George McLean) est à cheval dans une tenue cérémonielle traditionnelle. Au centre, Iggi et une fillette font un kunik, une salutation traditionnelle dans la culture inuite. À droite, le guide métis Maxime Marion se tient debout, un fusil à la main. À l’arrière-plan, on aperçoit une carte du Haut et du Bas-Canada et du texte provenant de la collection de la colonie de la Rivière-rouge.Par Ethan M. Coudenys

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certaines personnes pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde – terminologie historique.

Pour de nombreux chercheurs autochtones, dont je fais partie, il est essentiel de comprendre le point de vue des premiers habitants du territoire sur la Première Guerre mondiale. Il faut parfois chercher des heures et des heures pour savoir si un ancien combattant de la Grande Guerre était bel et bien autochtone. Nous avons d’excellentes ressources sur quelques militaires bien connus des Premières Nations, des Inuit et de la Nation Métisse, mais ce domaine de la recherche historique cache encore bien des mystères.

Le présent blogue ne vise pas à raconter l’histoire générale des Autochtones qui ont servi pendant la Première Guerre mondiale. Je ne tenterai pas non plus de synthétiser l’expérience de ces militaires dans un seul billet de blogue. Je vais plutôt raconter les histoires de deux personnes fort différentes et présenter des méthodes de recherche pour trouver de l’information sur les Autochtones qui ont servi pendant la Grande Guerre.

L’histoire de John Shiwak

Deux photos du même homme assis en uniforme militaire.

John Shiwak du Royal Newfoundland Regiment, no 1735. The Rooms, Item E 29-45.

John Shiwak est né en 1889 à Rigolet, au Labrador. Membre d’une communauté inuite, il est un chasseur-trappeur expérimenté lorsqu’il se joint au First Newfoundland Regiment (qui deviendra le Royal Newfoundland Regiment) le 24 juillet 1915. Il est encore à l’entraînement lorsque le régiment sort de la tranchée Saint John’s Road à Beaumont-Hamel, le 1er juillet 1916, pour lancer la bataille de la Somme. Quand Shiwak rejoint le régiment en France trois semaines plus tard, le 24 juillet, il constate, comme bien d’autres, à quel point le régiment a été ravagé pendant les 45 minutes de son combat sur la Somme. En avril 1917, Shiwak est promu au grade de caporal suppléant. Malheureusement, en novembre, soit moins d’un an avant la fin des combats, John Shiwak est atteint par un obus pendant la bataille de Masnières (dans le cadre de la première bataille de Cambrai). Il y trouve la mort avec six compagnons de son unité.

Groupe de cinq hommes assis ou debout.

Membres de la Légion des pionniers (avant 1915); John Shiwak est debout à gauche. The Rooms, Item IGA 10-25.

De telles histoires sont courantes pendant la Première Guerre mondiale. L’homme inuk a été tué dans l’exercice de ses fonctions, au milieu de ses frères d’armes. Ce qui ajoute à la tristesse de la tragédie, c’est que le lieu de sépulture de ces sept courageux hommes n’a jamais été retrouvé. Une hypothèse veut qu’une école ait été construite alors que l’on ignorait la présence des corps de sept soldats de la Grande Guerre à cet endroit. Cependant, comme tous les hommes tués dont le lieu de sépulture demeure inconnu, Shiwak ne tombera pas dans l’oubli. Son nom restera à jamais gravé sur les plaques de bronze au Mémorial terre-neuvien à Beaumont-Hamel, en France, et sur un monument semblable à St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador.

L’histoire d’Angus Edwardson

Le soldat Angus Edwardson m’intéresse particulièrement, car il est mon arrière-arrière-grand-père. Il a combattu à Passchendaele. Il est né en 1894 à Lac-Barrière, environ 300 kilomètres au nord-ouest d’Ottawa, dans une communauté nordique en grande partie algonquine anishinaabe. Selon son formulaire d’enrôlement, Edwardson et sa famille vivaient à Oskélanéo, au Québec. Pendant très longtemps, notre famille ignorait qu’il était Autochtone et ne connaissait pas les détails de son séjour dans les tranchées.

Heureusement, mon domaine de travail m’amène à faire des découvertes extrêmement intéressantes. Le recensement de 1921 m’a appris qu’il était un ancien soldat. J’ai ensuite pu trouver ses feuilles d’engagement.

L’histoire d’Edwardson n’est pas aussi remarquable que celle de Shiwak, mais elle donne une idée des difficultés que doivent surmonter les chercheurs qui s’intéressent à des Autochtones ayant fait partie du Corps expéditionnaire canadien (CEC) ou des Forces armées britanniques en général.

Feuilles d’engagement d’Angus Edwardson, sur deux pages.

Feuilles d’engagement d’Angus Edwardson (matricule 1090307).

Selon l’agent de recrutement qui remplit les feuilles d’engagement, Edwardson a le teint pâle, les yeux bleus et les cheveux foncés, une description qui ne correspond pas à l’idée qu’on se fait généralement d’un Autochtone. Il ne dit pas non plus qu’Edwardson fait partie des Premières Nations en écrivant le mot « Indien », fréquemment employé à l’époque, dans la section réservée aux marques distinctives, aux particularités congénitales et aux signes d’anciennes maladies.

Son dossier nous apprend qu’Edwardson est membre du 253e bataillon d’infanterie (Université Queen’s), mais qu’il sert dans plusieurs bataillons et régiments pendant son passage au front. Le 28 août 1918, alors membre du 213e Bataillon, il est blessé à la main gauche par une balle.

Difficultés pour les chercheurs

Comme je l’ai mentionné, ne pas savoir si un membre du CEC est Autochtone constitue un sérieux obstacle pour les chercheurs. Les dossiers d’engagement demeurent parfois entièrement muets à ce sujet. C’est même très courant pendant les dernières années de la Première Guerre mondiale. Aucun des deux hommes dont j’ai parlé n’est désigné comme un « Indien » sur son formulaire d’engagement. Nous devons donc nous fier à d’autres sources pour savoir s’ils étaient bien Autochtones.

Les recensements, souvent négligés, constituent la première de ces sources. Ils procurent des renseignements essentiels sur les personnes recherchées. Et les renseignements personnels améliorent considérablement les chances de réussite lorsqu’on cherche des Autochtones ayant fait partie du CEC ou du Royal Newfoundland Regiment. J’ai découvert qu’Edwardson était Autochtone parce qu’il est inscrit comme tel dans le recensement de 1921. Dans le cas de Shiwak, j’ai dû suivre un tout autre chemin, parsemé d’embûches. J’ai fini par trouver ses origines ethniques dans les mémoires de Sydney Frost, un capitaine du Royal Newfoundland Regiment, intitulés A Blue Puttee at War. Il existe encore d’autres sources confirmant que Shiwak était Autochtone.

Liste de noms dans le recensement de 1921, avec le sexe, l’âge et l’origine de chacun.

Déclaration de recensement d’Angus Edwardson et de sa famille, 1921 (e003065155).

Les sources secondaires sur la Première Guerre mondiale sont innombrables. Il suffit de chercher le nom de Shiwak pour en trouver plusieurs. Mais quand il s’agit de membres autochtones du CEC moins connus, ce n’est pas si simple. L’excellent livre For King and Kanata: Canadian Indians and the First World War, par Timothy Winegard, explique comment nous pourrions améliorer nos techniques pour chercher des individus et des groupes autochtones au sein du CEC. L’auteur souligne implicitement le rôle des communautés, qui décidaient d’envoyer des hommes s’enrôler. Cependant, cette piste n’est pas facile à suivre. Ça vaut la peine de communiquer avec des sociétés de généalogie locales ou des communautés autochtones pour qu’elles nous aident à trouver des listes de noms. Elles peuvent aussi nous donner une petite idée du nombre d’hommes de cette communauté qui ont servi dans l’armée.

Les dernières sources d’information très utiles pour des recherches de cette nature sont ce qu’on appelait les « Registres des Indiens ». Ces archives dressent des listes de membres de nombreuses bandes. Il s’agit d’une excellente source si vos recherches portent sur une bande précise et si vous pouvez vous rendre dans les locaux de Bibliothèque et Archives Canada, à Ottawa. Par contre, la difficulté reste entière pour les chercheurs qui ne connaissent pas le nom de la bande et qui ignorent si le sujet est mort pendant la guerre. Chercher un Inuk ou un Métis est encore plus difficile, car très peu de sources primaires ont été produites durant les années qui ont immédiatement suivi la Grande Guerre. Il est parfois possible de trouver un Inuk ou un Métis ayant fait partie du CEC ou du Royal Newfoundland Regiment grâce à des sources secondaires, mais c’est un processus long et ardu.

Conclusion

Le caporal suppléant John Shiwak (Inuk) et le soldat Angus Edwardson (Premières Nations) ont tous deux combattu pendant la Première Guerre mondiale. Les deux exemples montrent les obstacles à surmonter pour trouver de l’information sur des Autochtones qui ont fait partie du CEC ou du Royal Newfoundland Regiment. Les multiples défis peuvent poser des difficultés considérables. Il existe néanmoins des ressources, comme les archives (notamment les recensements), les communautés autochtones locales et les sources propres à certains peuples autochtones conservées à Bibliothèque et Archives Canada. Ces solutions possibles ne permettent cependant pas de résoudre tous les problèmes pour les chercheurs qui s’intéressent aux Autochtones ayant participé à la Première Guerre mondiale.

Autres ressources


Ethan M. Coudenys est conseiller en généalogie à Bibliothèque et Archives Canada. Fier de ses origines innues, il est aussi le descendant d’une personne ayant survécu aux pensionnats autochtones.

Partitions du Canada d’antan : la Grande Guerre

Par Emilie Gin

Saviez-vous que dans la collection de BAC, on peut visualiser, télécharger et imprimer des partitions numériques? Une partie de la collection, dont des pièces datant de la Première Guerre mondiale, a été numérisée et est accessible en ligne dans Aurora, le catalogue de bibliothèque de BAC. Voici la marche à suivre pour faire une recherche dans les collections spéciales.

Les partitions du Canada d’antan sont une excellente façon d’explorer les sons et les paroles qui ont marqué l’expérience canadienne de la Première Guerre mondiale, que l’on appelle aussi la Grande Guerre. Grâce à cette musique, tant les Canadiens restés au pays que ceux partis combattre à l’étranger ont pu trouver réconfort et courage et voir leur sentiment de patriotisme ravivé.

Qu’est-ce qu’une partition?

Une partition, ou musique en feuilles, désigne les feuillets sur lesquels étaient imprimées les œuvres musicales populaires. Habituellement composées d’une ou de plusieurs feuilles pliées, les partitions étaient publiées et vendues par des compositeurs professionnels ou amateurs. Comme elles n’étaient pas reliées, elles étaient faciles à produire et vendues aux consommateurs à prix relativement abordables.

La musique de ces partitions joue un rôle important dans la vie des Canadiens d’autrefois. Si, au début du 20e siècle, certaines familles aisées possèdent des phonographes ou des gramophones, de nombreux ménages n’ont en revanche pas les moyens de profiter de ces nouvelles technologies. Pour beaucoup de gens, le seul moyen d’écouter de la musique est d’aller dans une salle de spectacle ou d’en jouer eux-mêmes avec des partitions.

Musique et discours national

Pendant la période difficile et tumultueuse de la Grande Guerre, on considère la musique comme un divertissement et comme un élément pouvant produire un effet purificateur. Or, c’est aussi un moyen de communication idéal pour un gouvernement souhaitant faire la promotion d’un certain discours national.

Dessin en couleur d'un soldat debout tenant un fusil devant le drapeau britannique, une médaille de guerre et le portrait de H.W. Ellerton en uniforme.

Couverture de The Khaki Lads (OCLC 25442742)

Aux termes de la Loi sur les mesures de guerre de 1914, toutes les publications (y compris les partitions et d’autres documents imprimés comme les romans ou les affiches) doivent être approuvées par le ministère de la Milice et de la Défense. Bien qu’il soit difficile à l’époque de mesurer les véritables effets de la musique et des messages qu’elle porte, il reste que ces partitions nous ouvrent une fenêtre sur le quotidien des Canadiens pendant la Première Guerre mondiale.

Identité canadienne : feuille d’érable et Grande-Bretagne

L’expression du patriotisme canadien et l’allégeance à la Grande-Bretagne sont des thèmes omniprésents dans les partitions publiées pendant la Première Guerre mondiale. Ce n’est pas surprenant : les œuvres présentant un discours d’unité nationale renforcent le sentiment de patriotisme et remontent le moral des soldats et de leurs proches restés à la maison. Ces pièces donnent du courage à chacun et rappellent aux soldats leur devoir et le but de leur mission. Elles présentent une certaine vision de l’identité canadienne qui est alors presque exclusivement anglophone et encore très étroitement rattachée à l’identité britannique.

Dessin en couleur d'un soldat tenant un fusil avec une feuille d'érable verte à l'arrière-plan.

Couverture de They Heard the Call of the Motherland (The Men of the Maple Leaf), d’Edward W. Miller (OCLC 123910582)

La participation du pays à d’importantes batailles de la Première Guerre mondiale comme celles de la crête de Vimy, de la Somme et de Passchendaele marque un changement important dans le regard que pose le peuple canadien sur son statut : il ne se perçoit non plus comme une colonie, mais bien comme une nation. La crise de la conscription de 1917 soulève toutefois de grandes questions quant aux liens unissant le Canada à la Grande-Bretagne et au rapport entre les citoyens anglophones et francophones du pays.

Une image en noir et blanc où les mots « The King Will Be Proud of Canada » sont entourés d'une couronne de feuilles et d'un castor.

Couverture de The King Will Be Proud of Canada: Canadian Military Song, de S. G. Smith et Frank Eboral (OCLC 123910650)

Voici quelques exemples de partitions d’œuvres patriotiques téléchargeables depuis la collection de BAC :

Chacun contribue à l’effort de guerre

La musique est un aspect important du quotidien des gens qui contribuent à l’effort de guerre au Canada. On retrouve d’ailleurs très souvent ce thème dans les pièces populaires, qui suggèrent aux citoyens de contribuer, soit en tricotant des vêtements pour les soldats, en donnant de l’argent, en achetant des obligations pour financer la guerre ou en offrant leurs services comme infirmiers. Des morceaux tels que He’s Doing His Bit, Are You?, assortis de paroles comme « si on ne peut se battre, on peut contribuer financièrement », renforcent le sentiment du devoir de citoyen des Canadiens à l’endroit de leur pays et de la Couronne.

Dessin en couleur d'un soldat vêtu d'un uniforme bronze tenant un fusil au-dessus de sa tête.

Couverture de He’s Doing His Bit, Are You? If We Cannot Do the Fighting—We Can Pay, de W. St. J. Miller (OCLC 1007491809)

Voici quelques morceaux illustrant les messages présentés aux Canadiens contribuant à l’effort de guerre :

La musique en temps de guerre : dualité

En temps de guerre, la musique de ces partitions joue en quelque sorte un double rôle dans l’univers collectif : il s’agit à la fois d’un divertissement et d’un moyen pour le gouvernement de diffuser des messages subliminaux. Il est donc difficile de savoir quel sentiment entretiennent alors les Canadiens face à ces œuvres. Elles offrent probablement un moment de répit bienvenu, permettant d’oublier momentanément les atrocités et les nouvelles troublantes émanant du front, mais il ne fait aucun doute que la musique diffusée par ces producteurs passe les messages du gouvernement.

Une image en couleur composée d'un grand navire, d'une colombe, d'une femme accueillant le navire et d'un portrait de S. M. Hallam.

Couverture de When Jack Comes Back, de Gordon V. Thompson (OCLC 1007593602)

Quoi qu’il en soit, cette note que l’on peut lire sur la couverture de The Canadian War Song: When Jack Comes Back, une œuvre de Gordon V. Thompson, sonnait certainement assez juste pour de nombreux Canadiens pendant la Première Guerre mondiale :

« Ces temps-ci, nous avons tous besoin de belle musique pour adoucir la vie et nous aider à assécher nos larmes. » [Traduction]

Pour en savoir plus sur les partitions canadiennes, consultez notre balado « Entre les feuilles ».

Emilie Gin travaille comme bibliothécaire stagiaire aux acquisitions à la Direction générale du patrimoine publié de Bibliothèque et Archives Canada.

Force et puissance : les soldats autochtones, de l’Égypte à l’Europe de la Première Guerre mondiale

À la gauche de l’image, Tatânga Mânî (le chef Walking Buffalo, aussi appelé George McLean) est à cheval dans une tenue cérémonielle traditionnelle. Au centre, Iggi et une fillette font un kunik, une salutation traditionnelle dans la culture inuite. À droite, le guide métis Maxime Marion se tient debout, un fusil à la main. À l’arrière-plan, on aperçoit une carte du Haut et du Bas-Canada et du texte provenant de la collection de la colonie de la Rivière-rouge.

Cet article renferme de la terminologie et des contenus à caractère historique que certains pourraient considérer comme offensants, notamment au chapitre du langage utilisé pour désigner des groupes raciaux, ethniques et culturels. Pour en savoir plus, consultez notre Mise en garde — terminologie historique.

Par Elizabeth Kawenaa Montour et Sara Chatfield

 Lorsque des membres des Premières Nations, de la Nation inuite et de la Nation métisse ont été recrutés pour participer à la Première Guerre mondiale, en 1914, aucun ne connaissait le nouveau visage des combats au 20e siècle.

En 1884, lors de ce qu’on pourrait qualifier de prélude à la Grande Guerre, environ 56 Kanyen’kehà:kas (Mohawks), 30 Ojibwés et 19 Métis avaient pris part à une expédition britannique de six mois sur le Nil, en Égypte. Ils avaient été choisis pour leur force, leur endurance et leur habileté à manœuvrer embarcations et radeaux; des qualités nécessaires pour naviguer dans les cataractes et les rapides du Nil. Mais les 400 hommes du groupe n’ont pas combattu activement, puisqu’ils sont arrivés deux jours après la prise de Khartoum, au Soudan, et le décès du major britannique Charles G. Gordon.

Les membres de l’expédition sont donc rentrés au bercail, 16 hommes en moins. Ils ont pu témoigner de tout ce qu’ils avaient vu pendant leur voyage sur le Nil : temples monolithiques et statues sculptées dans les collines d’Abou Simbel, sphinx de Gizeh, pyramides, marchés exotiques et scènes de la vie égyptienne au Caire.

Photo noir et blanc d’un grand groupe d’hommes posant devant les édifices du Parlement.

Voyageurs canadiens devant le Parlement (détail du contingent canadien du Nil), 1884. (c002877)

Trois décennies plus tard, on retrouve à nouveau les soldats autochtones sous les drapeaux : alors que la Première Guerre mondiale fait rage, ils participent à une expédition militaire outre-mer avec le Corps expéditionnaire canadien (CEC). C’est pour eux une occasion de voir le monde, de prouver leur courage et de démontrer leurs aptitudes au combat. Mais ces combats ainsi que les stratégies ont grandement changé. Les soldats sont dorénavant confrontés aux armes chimiques, aux mitrailleuses, aux avions de chasse, aux véhicules blindés et à la guerre de tranchées.

Notre nouveau défi Co-Lab, Correspondance sur les soldats des Premières Nations rapatriés après la Première Guerre mondiale met en lumière le vécu des soldats autochtones pendant la guerre et après leur rapatriement, ainsi que l’impact de leur absence dans leurs communautés. En fait, ils contiennent davantage de renseignements que les traditionnels dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale. On peut y apprendre, par exemple, ce qu’un soldat comptait faire après la guerre, s’il possédait des terres ou des animaux de ferme, ou s’il était apte à pratiquer l’agriculture; ou encore, s’il souffrait d’incapacités, avec qui il vivait, et s’il avait des personnes à sa charge.

La présence de ces informations additionnelles s’explique par le fait que ces dossiers ont été créés par l’ancien ministère des Affaires indiennes, où un « agent des Indiens » fédéral a inclus des renseignements personnels et des commentaires sur les soldats des Premières Nations qui rentraient au pays. Tel n’était pas le cas pour les soldats non autochtones : il n’existe aucune série de dossiers semblables pour le reste du Corps expéditionnaire canadien.

Page du Indian Agent’s Office (Bureau de l’agent des Indiens), Chippewa Hill, bureau de Saugeen, 14 février 1919.

Document fournissant des renseignements sur John Besito, envoyé à Duncan Campbell Scott par T. A. Stout le 14 février 1919; RG 10, vol. 6771, dossier 452-30. (Image trouvée sur Canadiana)

Tous ces renseignements ont été intégrés aux dossiers du gouvernement fédéral conservés à Ottawa.

Autre particularité : les « agents des Indiens » se sont penchés sur la vie des soldats après leur service. L’information recueillie comprend des renseignements privés obtenus à titre gratuit et des jugements personnels sur les anciens combattants et leur retour à la vie civile. Par exemple, les notes du Bureau de l’agent des Indiens pour le soldat John Besito, recueillies en février 1919 par le bureau de Saugeen, en Ontario, indiquent : « Il possède un terrain de 50 acres dans la réserve. Il a une maison et quelques améliorations sur son terrain. »

En plus de renseignements administratifs (comme les numéros de matricule des soldats et leur appartenance à des organismes ou à des bandes des Premières Nations), ces dossiers nous donnent des renseignements généalogiques.

Par exemple, dans une lettre adressée le 12 février 1919 au ministère des Affaires indiennes, on trouve les noms de trois soldats décédés. Rédigée par l’« agent des Indiens » du bureau de Griswold, au Manitoba, la lettre indique que ces soldats viennent des réserves d’Oak River et d’Oak Lake. Elle précise le numéro de matricule de l’un des défunts (le soldat John Taylor) et indique que le ministère des Affaires indiennes a versé une pension à sa femme et à ses deux enfants.

D’autres lettres nous informent que le soldat Gilbert Moore, tué au combat le 24 mars 1918, a laissé ses parents dans des conditions difficiles et que ceux-ci ont fait une demande de pension; ou encore, que le soldat Thomas Kasto a laissé derrière lui sa mère, et que cette dernière a touché une pension.

Portrait studio en noir et blanc d’un soldat de la Première Guerre mondiale, vêtu d’un uniforme, qui tient une carabine.

Michael Ackabee, soldat membre du Corps expéditionnaire canadien. (e005176082)

Par ailleurs, les dossiers font aussi mention des femmes des Premières Nations qui ont appuyé l’effort de guerre, par exemple en versant des fonds à des organismes comme la Croix-Rouge, le Girls Overseas Comfort Club et le Fonds patriotique canadien. Des femmes ont également tricoté des chaussettes et cousu des chemises, envoyées par colis à l’étranger pour offrir un peu de réconfort aux leurs. D’autres ont amassé des fonds en fabriquant et en vendant des parures perlées, des paniers tissés et des courtepointes.

Les soldats autochtones qui ont survécu à la guerre sont souvent rentrés chez eux transformés, tant positivement que négativement. Jusqu’à son décès en 1955, le sapeur Peter Taylor, un soldat de Kahnawake, a souffert de complications causées par l’empoisonnement au gaz moutarde. Le soldat Tom Longboat, coureur de fond olympique et membre de la réserve des Six Nations de la rivière Grand, est rentré de France pour constater que sa femme s’était remariée après avoir été informée à tort de son décès.

Photo noir et blanc de deux militaires portant un uniforme de la Première Guerre mondiale. Assis, sourire aux lèvres, ils achètent un journal d’un jeune garçon. Le militaire à droite prend le journal d’une main et donne l’argent au garçon de l’autre.

Le soldat Tom Longboat, coureur de fond onondaga, achète un journal d’un garçon français, juin 1917. (a001479)

Bon nombre de soldats rapatriés ont souffert tant physiquement que mentalement. Nous leur sommes reconnaissants de leurs sacrifices et de leur service, et ils seront à jamais reconnus, honorés et respectés.

Ce blogue fait partie d’une série portant sur les Initiatives du patrimoine documentaire autochtone. Apprenez-en plus sur la façon dont Bibliothèque et Archives Canada (BAC) améliore l’accès aux collections en lien avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Voyez aussi comment BAC appuie les communautés en matière de préservation d’enregistrements de langue autochtone.


Elizabeth Kawenaa Montour est archiviste de projet et Sara Chatfield est gestionnaire de projet à la Division des expositions et du contenu en ligne de la Direction générale des services au public de Bibliothèque et Archives Canada.

Les cahiers de William Redver Stark : ordonner les pages

Dans notre dernier billet sur William Redver Stark, nous avons appris que les 14 cahiers de dessins, en plus d’être incomplets, montraient des signes d’usure structurelle et physique. Il manque aussi de nombreuses pages dans cinq d’entre eux. On ne sait pas si elles ont été enlevées par Stark lui-même ou par quelqu’un d’autre plus tard, mais quoi qu’il en soit, cela a plusieurs effets négatifs :

  • L’autre moitié de l’in‑folio est détachée du bloc de feuillets
  • L’orientation et l’ordre des pages sont modifiés
  • Les bords des pages détachées sont endommagés, car ils dépassent les couvertures des cahiers
  • Le dos et la reliure deviennent instables et se détériorent
Photographie en couleurs de deux pages. On voit, sur le bord droit de la page de gauche, une étroite ligne d’aquarelle qui est la suite du dessin.

Une petite ligne d’aquarelle sur le bord de la page de gauche correspond au dessin de la page de droite et révèle que ces pages se suivent.

Pour résoudre ces problèmes, l’équipe de restauration a revu chaque page des cahiers afin de déterminer leur orientation et leur ordre d’origine. Tous les détails ont été observés et consignés soigneusement : le support, l’aquarelle, l’encre ou le graphite, la reliure et les pages endommagées. L’équipe a examiné le papier sous plusieurs sources de lumière et différents angles, scruté les plus menus détails au microscope et mesuré chaque page avec précision.

Photo en couleur d’un cahier de dessins ouvert montrant une aquarelle à gauche et la matière transférée à droite.

Transfert de matière : la page a été tournée avant que l’aquarelle soit sèche. Des pigments verts et bruns de la page précédente ont donc été transférés sur la page suivante. La page détachée est replacée au bon endroit.

Voici les indices les plus concluants révélant l’ordre d’origine des pages :

  • Les transferts et le chevauchement de la matière
  • Les dommages subis par le papier, comme des taches, des déchirures et des bouts manquants qui se répètent sur plusieurs pages
  • Les traces laissées par les instruments de l’artiste et la reliure
  • Les dimensions et l’ondulation du papier ainsi que l’endroit où sont percés les trous pour la reliure
  • Les notes de l’artiste, dont la date et le lieu
Photographie en couleurs d’un cahier de dessins ouvert. La page de gauche comprend le dessin d’un lion qui a laissé des traces sur la page de droite.

Le lion dessiné au crayon à mine, à gauche, a laissé une image symétrique sur la page de droite, confirmant ainsi que les deux pages détachées se suivent.

Après avoir documenté les preuves établissant l’ordre des pages, on a pu commencer le long processus consistant à réordonner celles-ci. Chaque détail a été catalogué dans un tableau de correspondance, pour bien comprendre l’ordre des pages dans chaque cahier.

Image noir et blanc d’un tableau employé pour cataloguer les dispositions actuelle et originale des pages.

Le plan décrit l’ordre actuel des pages et la disposition d’origine probable des cahiers. Les documents précisent le nombre de pages par signature (des groupes de feuilles pliées et cousues ensemble); le numéro et l’emplacement des pages manquantes, déplacées ou blanches; la pagination; et le type de papier. Les notes de l’artiste sont également inscrites.

La première page du tableau de correspondance donne des exemples de transfert et de chevauchement de la matière. Le chevauchement s’est produit lorsque Stark, en dessinant ou en peignant, a dépassé la page ou la zone prévue pour son œuvre. Le transfert de matière a eu lieu quand l’artiste a terminé son travail : une fois le cahier refermé, les pages sont entrées en contact avec des pigments humides ou friables. Dans les deux cas, la matière est visible sur les pages précédentes ou suivantes, ce qui révèle l’ordre d’origine.

Dans le prochain blogue de cette série, nous examinerons comment les pages endommagées nous aident à déterminer l’ordre des pages.

Les cahiers de dessins de William Redver Stark : quelques détails

Au cours des prochains mois, le blogue présentera une série d’articles visant à faire découvrir le travail de conservation qui se fait en coulisse. Grâce à cette activité, la collection de Bibliothèque et Archives Canada est conservée, préservée et mise à la disposition des générations futures qui pourront continuer d’en jouir. Ce faisant, nous accompagnerons l’équipe de conservation alors qu’elle s’affairera à préserver les cahiers de dessins de William Redver Stark. Cette année, nous avons eu un premier aperçu de la restauration des cahiers de dessins ainsi qu’un balado sur William Redver Stark. Au cours des prochains mois, l’équipe s’emploiera à la conservation des cahiers et à la documentation du processus de conservation sur le blogue, Facebook et Twitter.

Examen des cahiers de dessins : le travail préparatoire

Le papier utilisé dans les 14 cahiers de dessins est soit du papier vélin pour aquarelle soit du papier vélin à dessin. Le papier vélin est fabriqué au moyen d’un laminoir à fil tissé serré ou d’un moule arborant un modèle de tissage délicat. Comme on pouvait s’y attendre, les huit cahiers de dessins composés de papier à dessin ne comportent pas de filigrane. Les filigranes sont un motif ou un symbole, comme le nom du fabricant, imprimé sur un morceau de papier et que l’on peut voir quand on tient le papier devant une source lumineuse. Trois des six cahiers de dessins faits de papier pour aquarelle ont des filigranes de différents fabricants de papier britanniques.

Une photographie en couleur illustrant le dessin à l’aquarelle d’un cheval. Au bas de la feuille, on peut voir l’impression délicate du filigrane « 1915 England » (1915 Angleterre).

Filigrane indiquant « 1915 England » (1915 Angleterre) dans l’un des cahiers de dessins.

Les dimensions des cahiers de dessins varient de 84 x 126 mm à 145 x 240 mm, ce qui correspond approximativement à la taille d’un téléphone intelligent ou d’un jeu de cartes. Aucun des cahiers n’est paginé, mais en les regardant de plus près, on peut voir l’ordre dans lequel l’artiste a utilisé les cahiers; certains ont été utilisés du début à la fin, d’autres à partir de la fin jusqu’aux premières pages ou encore dans une séquence totalement aléatoire.

Une photographie en couleur de trois cahiers de dessins tachés déposés sur une table blanche à côté d’un téléphone intelligent afin de comparer la taille des objets.

Trois cahiers de dessins déposés à côté d’un téléphone intelligent afin de comparer la taille.

Un examen plus approfondi révèle d’autres éléments d’information importants. Certains des livres arborent encore l’étiquette du libraire, des étiquettes des coloristes ou des estampes à l’encre. On peut en retirer d’autre information sur la composition du papier, le format et la provenance du livre. Certaines étiquettes indiquent le nombre de pages, ce qui est particulièrement utile pour déterminer si des pages sont manquantes. L’examen a permis de conclure qu’il manquait de nombreuses pages dans ces cahiers de dessins. Les renseignements sur la provenance montrent aussi que les livres ont été acquis de divers relieurs, de libraires à Londres et en France et que certains étaient vendus à des consommateurs britanniques, français et allemands.

Photographie en couleur d’une étiquette jaune renfermant de l’information sur le relieur du cahier de dessins.

Exemple d’une étiquette d’un coloriste indiquant le fabricant, la provenance du cahier de dessins, le nombre de pages et la qualité du papier.

Les blocs de feuillets (le corps principal du livre) forment un cahier composé de quatre à huit in-folio. Un cahier est un groupe d’in-folio. Un in-folio est une seule page, pliée une fois. Tous les cahiers de dessins, sauf deux, ont été reliés de manière traditionnelle, l’un étant doté au dos de deux anneaux de métal et l’autre d’une reliure agrafée. Ces deux structures à reliure simple ont été fabriquées à la main et n’ont pas été conçues au moyen des méthodes de fabrication commerciale et industrielle communément utilisées dans la conception des livres à l’époque. Tous les cahiers de dessins sont dotés de couvertures de carton rigide. Les reliures sont unies et ont un aspect utilitaire, les couvertures et le dos n’arborant aucune décoration, à l’exception des notes manuscrites à l’encre ou au graphite, possiblement rédigées par l’artiste. Le dos de deux cahiers de dessins est fait de cuir, du tissu recouvrant le carton. Les autres livres ont des reliures de canevas beige dotées d’un fermoir à élastique. La plupart des cahiers de dessins sont munis d’un porte-crayon.

Les cahiers de dessins n’ont jamais fait l’objet de réparation ni de travaux de conservation, et ils présentent de multiples problèmes mineurs ou graves menaçant la stabilité, notamment :

  • des pages qui se détachent du dos
  • du papier déchiré et des morceaux de papier détachés
  • des pages manquantes
  • des pages placées dans un ordre autre que celui à l’origine
  • des fils de reliure brisés
  • un joint faible ou brisé reliant les blocs de feuillets aux couvertures
  • du ruban adhésif sur les couvertures
  • des zones fragilisées sur la couverture de tissu et du carton

Le prochain article de la série, intitulé « The William Redver Stark sketchbooks: page mapping », portera sur les méthodes employées par l’équipe de conservation pour déterminer l’ordre des pages dans les cahiers de dessins.

Visitez Flickr pour consulter d’autres images illustrant l’examen aux fins de la conservation.

Journaux de guerre de la Première Guerre mondiale et recherche d’image

Les journaux de guerre, documents conservés à Bibliothèque et Archives (BAC), sont des comptes rendus quotidiens des « actions sur le terrain » des unités du Corps expéditionnaire canadien de la Première Guerre mondiale. Ils constituent le récit de première main le plus complet décrivant où et comment les unités ont été déployées et l’expérience vécue par leurs membres.

Page du journal de guerre du 22e Bataillon d’infanterie canadien.

Page du journal de guerre du 22e Bataillon d’infanterie canadien (MIKAN 2004664)

Recherche de journaux de guerre

Pour trouver des journaux de guerre, utilisez la fonction « Recherche d’image », un moyen rapide, efficace et convivial pour trouver et consulter ces dossiers numérisés. Vous trouverez des conseils pour effectuer une recherche sur un journal précis dans la section « Comment effectuer une recherche pour des journaux de guerre »; l’utilisation de mots-clés va aussi aider à limiter la recherche. Par exemple, voici les résultats de recherche pour les journaux du fameux « Van Doos », aussi appelé le 22e Bataillon d’infanterie canadien. Nous avons utilisé les termes de recherche journal guerre 22e bataillon et choisi « Documents textuels » dans le menu déroulant « Genre de documents ».

Trouver des documents connexes

Après avoir consulté les journaux d’une unité, reprenez la recherche que vous venez de faire, mais cette fois-ci sans les mots journaux de guerre, et dans le menu déroulant du « Genre de documents », sélectionnez la valeur par défaut « Tous les genres ». Voici les résultats de recherche pour le 22e Bataillon. Vos résultats comprennent les journaux de guerre, mais aussi des photographies, des œuvres d’art et d’autres documents liés aux termes de recherche, pour autant que ceux-ci soient inclus dans le titre des documents.

Amusez-vous à chercher et à explorer les documents numérisés que nous avons à vous offrir!

Voyage dans le temps : Bibliothèque et Archives Canada aide le Musée des beaux-arts du Canada à reconstituer une exposition de la Première Guerre mondiale

Au moment où les troupes canadiennes s’engagent dans les combats sur le front occidental, il n’y a pas encore de photographes militaires officiels. Le front n’est pas un endroit sûr pour les photographes commerciaux, et les officiers et leurs hommes n’ont pas le droit d’utiliser d’appareils photographiques personnels. Par conséquent, il n’existe aucune photo officielle des premières batailles auxquelles participe le Canada, comme la deuxième bataille d’Ypres, en avril 1915.

Le Bureau canadien des archives de guerre est fondé en janvier 1916 et prend immédiatement conscience de l’importance de la photographie, tant pour laisser une trace documentaire durable de la guerre que pour améliorer le moral des troupes. Le premier photographe militaire officiel du Canada est nommé en avril 1916. La même année, la première d’une série d’expositions de photographies militaires officielles canadiennes — qui feront courir les foules — a lieu au musée Grafton, au centre de Londres.

La princesse Christian au milieu d’autres admirateurs de la Deuxième exposition de photos militaires canadiennes, musée Grafton, Londres, juillet 1917 (MIKAN 3394829)

La princesse Christian au milieu d’autres admirateurs de la Deuxième exposition de photos militaires canadiennes, musée Grafton, Londres, juillet 1917 (MIKAN 3394829)

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